Notre histoire

Un Organisme Autorisé pour l’Adoption (O.A.A.)

L’Organisme Autorisé pour l’Adoption (O.A.A.) « Les Enfants de Reine de Miséricorde » dont l’abréviation est  « ERM » est née à Coutances en 1990, sous forme d’Association loi 1901, où il a eu pendant longtemps son siège social. Cet organisme a été agréé par le Conseil Général de la Manche et habilité à exercer en Ethiopie par le Ministère des Affaires Etrangères (Décret du 6 Août 1990, paru au Journal Officiel de la République française le 11 Août 1990) et également au Burkina-Faso (Arrêté du 22 Mars 1994, paru au Journal Officiel le 6 avril 1994). Il est autorisé à fonctionner sur la quasi-totalité du territoire métropolitain.

Histoire d’une naissance

A l’origine, Gilbert et Christine Bayon, avec leurs trois enfants (biologiques), sont désireux d’ouvrir leur maison et leur cœur à des enfants en détresse. Leurs recherches en vue d’adoption les conduisent à correspondre avec des religieuses de la Congrégation des  » Filles de Sainte Anne  » en Ethiopie. Celles-ci, non seulement leur proposent des enfants à adopter, mais leur demandent aussi de l’aide pour trouver d’autres familles adoptives et surtout accomplir les formalités administratives nécessaires. Dans le même temps, Gilbert et Christine Bayon entrent providentiellement en contact avec un responsable éthiopien de la « Relief and Rehabilitation Commission » qui deviendra le correspondant principal de l’organisme d’adoption. Sollicités par les religieuses et par des couples désireux d’adopter, ils sont amenés à fonder cette association qu’ils placent sous la protection maternelle de Marie « Reine de Miséricorde ». Dans le même temps ils adoptent eux-mêmes trois enfants.
Ils se réjouissent de pouvoir faire se rejoindre deux attentes : celle des enfants orphelins ou abandonnés, trop nombreux, en quête d’un foyer plein d’amour, et celle de parents riches de cet amour, avec ou sans enfant, et désireux de le partager. Cependant, soucieux de donner des priorités à leur action et de ne pas contribuer au développement du concept du « droit à l’enfant à tout prix » ils insistent sur le fait que l’organisme est là pour donner une famille à un enfant et non pas l’inverse.

 

30 ans d’adoptions, 1722 enfants

En 1992, une rencontre a permis de nouer des contacts avec le Burkina Faso et d’obtenir un agrément pour ce pays. Le premier enfant burkinabé arriva au sein de sa famille adoptive en 1995. Progressivement le nombre d’adoption s’est élevé jusqu’à atteindre une centaine d’enfants par an entre 2000 et 2008. ERM s’est structuré avec recrutement de salariées et une participation d’un réseau de bénévoles, essentiellement familles adoptives.
A partir de 2012, de graves problèmes de santé conduisent Gilbert et Christine Bayon à se retirer progressivement et à céder la conduite de l’association à une équipe de bénévoles qui souhaitaient continuer l’œuvre engagée. Pourtant, à partir de cette même année on observe le début d’une réduction substantielle du nombre d’adoptions, tant par ERM que globalement pour l’adoption internationale en France. On constate aussi un changement dans l’équilibre de l’adoption internationale. Alors qu’au début il s’agissait très clairement de trouver des familles pour des enfants en situation de détresse, on sent dans la société venir une notion de droit à l’enfant contraire à l’éthique de l’association alors même qu’il y a de moins en mois d’enfants adoptables. La question de continuer ou pas se pose.
En 2016 le Ministère des Affaires Étrangères décide de suspendre les adoptions en Éthiopie. Les OAA ont été autorisées à mener à terme les adoptions ayant déjà fait l’objet d’une attribution d’enfant à une famille. C’est ainsi que le dernier enfant d’Éthiopie est une fille arrivée en mai 2017.
En 2018, les députés éthiopiens votent l’interdiction des adoptions par les étrangers, déjà suspendues depuis avril 2017.
ERM a alors continué les seules adoptions en provenance du Burkina Faso, mais en très petit nombre, 4 par an en moyenne. En 2018, le Conseil d’administration d’ERM propose à l’Assemblée Générale de mettre définitivement fin aux adoptions. En effet, le fonctionnement d’une OAA est lourd et devient disproportionné pour un tel petit nombre d’adoptions par an, alors même que la conduite de ces adoptions est de plus en plus complexe.

Ainsi, en février 2021, le dernier enfant adopté par l’intermédiaire d’ERM est arrivé en France en provenance du Burkina Faso. au total ERM a permis l’adoption de 1575 enfants en provenance d’Éthiopie et 147 en provenance du Burkina Faso, soit un total de 1722 enfants.

Voir l’évolution de l’adoption internationale en France.

Gilbert et Christine Bayon, Assemblé Générale 2014 à Agneau

Les adoptions internationales illicites

En 2021, ERM a été gravement mis en cause par le magasine Causette titrant son article « le scandale de l’adoption en Ethiopie ».

On trouvera ici la réponse d’ERM à ces accusations.

 

Les voyages retour en Ethiopie

Les adoptés ont des doubles racines, celles dans leur pays d’origine, celles qu’ils ont construites ensuite en France. A l’adolescence ou à l’âge adulte, de nombreux adoptés ont le désir, ou même le besoin vital, de les retrouver. C’est pourquoi ERM a pris l’initiative d’organiser des voyages “retour en Ethiopie”. Ces voyages ont eu lieu tous les deux ans depuis 2006. Le groupe, une douzaines de jeunes, voire plus, sélectionnés en fonction de leurs motivations, était préparé à l’avance lors de plusieurs weekends.

Lors du voyage qui dure environ 3 semaines, ils étaient encadrés par une équipe de bénévoles adultes, apte à l’encadrement de ces jeunes. Un médecin faisait aussi partie de l’équipe d’accompagnement, un interprète aussi bien sûr. Une première partie du séjour, dans un village éthiopien, avec un programme de soutien aux enfants et jeunes du village (travaux dans une école, soins médicaux…) leur permettaient de créer des liens avec ceux dont ils sont les invités.

Une deuxième partie du voyage, plus chargée d’émotion, plus personnalisée, consistait à prendre ou reprendre des contacts avec leurs familles éthiopiennes, quand il a été possible de les retrouver, ce qui est assez souvent le cas.

Outre ces voyages organisés par l’association, de plus en plus de jeunes adoptés et/ou leurs familles adoptives font des voyages en Ethiopie pour mieux connaître l’Ethiopie et, pour ceux qui ont eu la chance de la retrouver, rencontrer les familles d’origine. Nous pouvons toujours vous aider à préparer, voire accompagner, ces voyages.

Un film a été réalisé par Bernard Simon lors du voyage de 2008. Il reste quelques exemplaires disponibles. Il est aussi possible de le visionner en ligne :

https://www.filmdoc.fr/retour-en-ethiopie-le-film/#more-12295