Yalem Gallet défend l’association qui a permis son adoption

Merci à Corinne Gallier et la Presse de la Manche qui a publié le 21 août l’article suivant :

Vous pouvez aussi lire l’article ci-dessous (copie du site internet de la Presse de la Manche) :

Adoptée en Ethiopie, la Tourlavillaise Yalem Gallet ne comprend pas la polémique qui touche l’association de Coutances (Manche), Enfants de reine de miséricorde.

Par Corinne Gallier
Publié le 22 Août 21 à 18:56

« Au sein du groupe que nous avons formé sur les réseaux sociaux, et qui nous permet d’échanger sur nos expériences de vie, nous avons été surpris et même choqués par ces parutions. Avec des phrases où on généralise en évoquant « les enfants adoptés d’Ethiopie », où on parle d’enfants volés, de trafic, nous avons eu l’impression d’être englobés dans quelque chose qui n’est pas notre histoire personnelle », déclare Yalem Gallet.

Dans plusieurs médias, et en particulier dans le magazine Causette, des reportages récents ont remis sévèrement en cause les pratiques d’une association de Coutances, les Enfants de reine de miséricorde (1). Au moins trois plaintes pour abus de confiance et escroquerie seraient en cours à son encontre. En tant qu’ Organisme autorisé pour l’adoption (OAA), plus de 1500 enfants ont été adoptés en Ethiopie (et près de 150 au Burkina-Faso) par son intermédiaire.

« D’autres visions »
Yalem en fait partie. La Tourlavillaise, aujourd’hui trentenaire, avait relaté son émouvant parcours de l’Ethiopie à Amfreville, où elle a grandi, dans nos colonnes, et surtout la frustration qui était la sienne d’être obligée d’ajourner un voyage (son premier) dans son pays d’origine de nouveau frappé par la guerre civile. Elle y aurait retrouvé un frère qui a recherché sa trace pendant vingt ans…

« Nous ne nous attendions franchement pas à toute cette polémique dont on se demande pourquoi elle arrive maintenant, et même s’il peut y avoir des avis divergents, y compris au sein de mon propre groupe, sur les adoptions internationales », commente-t-elle.

J’ai été heurtée par le côté très à charge contre l’association et ses fondateurs, Gilbert et Christine Bayon, des articles. Ils reposent beaucoup sur un seul témoignage, occultant tant d’autres visions.

Histoire douloureuse
« Concernant les plaintes, je n’ai pas reçu de notification pour l’instant, mais cela peut venir, et nous sommes prêts à nous défendre, nous tenons les preuves des contrevérités », assure François Vivier, l’actuel président des Enfants de reine de miséricorde.

Au début, nous n’avons pas réagi, notamment par bienveillance vis-à-vis de Julie Foulon, la jeune femme qui témoigne principalement dans les articles. Une adoption débute généralement par une histoire douloureuse qui peut être accentuée par le déracinement et l’entrée dans une famille non choisie. Les blessures qui en résultent ne cicatrisent pas toujours, nous ne le savons que trop bien. Mais le trouble que cela a semé parmi d’autres personnes adoptées, leurs familles, nous ont amenés à publier sur notre site internet (jadopte.fr) un texte que nous avons intitulé « Halte aux mensonges et aux diffamations ».

Délicat sujet…
« Tout cela n’empêche pas que les critères d’adoptabilité, le recueil du consentement parental et la différence de conception de l’adoption en Éthiopie (pays où il n’y a pas d’état civil) et en France constituent des thèmes qui méritent réflexion », reconnaît François Vivier. Un vaste et délicat sujet…

« Prendre l’association comme une sorte de bouc émissaire, quand on sait comment les choses se passent et s’organisent, je trouve cela assez injuste. Je pense que Julie se trompe de combat et je regrette qu’elle soit hermétique à toute discussion. Y-a-t-il eu des erreurs ou des maladresses ? Moi, en tout cas, je ne me reconnais pas là-dedans, cela ne reflète ni mon histoire (et pourtant, il ne faut pas croire que mon parcours ait été si simple), ni la relation avec Monsieur Bayon, un homme très honnête. Aujourd’hui, je vais bien, mais je pense aux plus fragiles, à ce que cela remue en eux », martèle de son côté Yalem Gallet.

Et pendant ce temps-là, c’est la guerre civile dans mon pays d’origine où de nombreuses personnes meurent de faim.

1) Compte tenu du contexte de l’adoption internationale, ERM a cessé son activité d’adoption. Aujourd’hui, elle se tient disponible auprès des parents adoptifs et des adoptés, ainsi que pour accompagner ceux qui souhaitent entreprendre des recherches sur leurs origines.

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